13 avril 2014

Avoir une amie brésilienne

Avoir une amie brésilienne et vivre le Carnaval de Rio avec elle est sans doute l'une de mes plus belles expériences de voyage. Pour l'anecdote, Aline s'appelle Aline car sa mère, dans les années 70 à Rio, chantait à tue-tête "pour qu'elle revienne". Véridique.

Entre Aline et moi tout a commencé dans un aéroport, celui de Buenos Aires, Ezeiza, un dimanche soir à minuit passés. Elle revenait du carnaval de Rio, moi de celui de Salvador de Bahia. Vu l'heure tardive, les taxis nous annonçaient à chacune des prix faramineux pour aller dans le centre. Je lui ai alors proposé d'en partager un ensemble et je m'en suis souvent félicitée. Les 45 minutes de trajet nous ont suffit pour nous lier d'amitié, nous étions deux étrangères vivant en Argentine depuis quasiment le même moment. On se quitta ce soir-là en se promettant de se revoir, et ce fut chose faite, maintes et maintes fois, durant les années suivantes. Aline est maintenant repartie dans sa terre carioca (Rio), et je me devais d'aller la voir cette année. Après tout, c'est suite à un carnaval que nous nous étions rencontrées, il était donc logique d'en passer un ensemble.

Avoir une amie brésilienne, c'est l'entendre te dire, la semaine avant que les festivités du Carnaval ne commencent, qu'elle est déjà toute émue. Et c'est la regarder bizzarement sans trop comprendre.
Avoir une amie brésilienne, c'est l'entendre te proposer de faire une manucure et une pédicure à J-1, pour être "prêtes". Et c'est la suivre.
Etre chez une amie brésilienne,  c'est avoir la télévision allumée avec en fond sonore les télénovelas (les séries locales romantico) et c'est devoir entendre l'histoire personnelle de chaque acteur, comme s'il faisait partie de sa famille. Et c'est s'en balancer, vraiment.
Etre chez une amie brésilienne,  quand elle te montre son quartier, c'est la voir t'indiquer fièrement son nouveau gymnasium, quand toi, en France, tu lui aurais montré la meilleure boulangerie. Et c'est te remettre en question.
Se préparer pour sortir avec une amie brésilienne, c'est l'entendre dire, d'un air dépité devant sa glace, qu'elle a vraiment besoin d'une paire de seins. Et c'est lui répondre que c'est une grande folle.
Aller se baigner à Rio avec une amie carioca, c'est la suivre les yeux fermés car elle sait à quel "poste" de la plage se trouvent les plus beaux spécimens mâles. Et c'est constater qu'elle ne s'est effectivement pas trompée.
Etre à la plage avec une amie brésilienne, c'est l'entendre dire avec une assurance sans faille si telles ou telles fesses ont été refaites. Et c'est la croire.
Aller au carnaval avec une amie brésilienne, c'est l'entendre te chanter toutes les chansons diffusées dans la rue et t'expliquer les paroles de chacune d'elles. Et c'est penser, sans oser lui dire, qu'elles sont  toutes un peu les mêmes.
Passer un Carnaval avec une amie brésilienne et la voir si heureuse, chanter et danser à l'unisson avec ses compatriotes, c'est comprendre que le Brésil n'a pas d'égal sur Terre.

4 commentaires:

Lucie a dit…

Vivre le Carnaval avec des locaux, ça doit être encore mieux qu´avec des touristes! Quelle chance!

Laurent a dit…

C'est vraiment une chance d'avoir pu faire le carnaval de Rio avec une brésilienne, tu as pu découvrir beaucoup de choses que tu n'aurais peut être pas vu sans elles :) Je pars au Brésil l'année prochaine et j'espère avoir la chance de rencontrer des locaux pour me faire découvrir au mieux les spécialités locales :)

Anonyme a dit…

Quel bonheur de te lire et de te suivre, moi si loin et toi immergée dans cette ambiance latine!
Merci de nous faire partager ta vie qui pour moi est mon rêve...

Fanny Dumond a dit…

merci laurent, merci Dom, oui en effet c'est une grande chance. Maintenant je dois écrire sur le carnaval en lui-même pour finir ce chapitre brésilien, c'est en cours !